Présentation

Motivations

L'épidémiologie est l'étude des facteurs de risque et de la propagation de maladies, dans des populations humaines, mais aussi, par extension du cadre strict, animales ou végétales. Elle fait très souvent appel à des outils et modèles de la statistique, ainsi qu'à des modèles dynamiques déterministes ou stochastiques. Ces approches sont utilisées dans le processus de recueil et d'analyse de données, mais aussi via les modèles pour prédire ou contrôler la diffusion d'agents pathogènes. Dans le contexte de la mondialisation des problèmes infectieux et celui des maladies émergentes, les modèles mathématiques et statistiques représentent des outils puissants d'analyse et de prédiction. Inversement, les mathématiques peuvent se nourrir des problèmes ouverts que l'approche de modélisation des phénomènes biologiques génère. L'interface entre les mathématiques et la biologie et plus précisément celle avec l'épidémiologie s'impose donc comme un champ de recherche fascinant, foisonnant de questions ouvertes et de zones inexplorées.

Or les cursus en mathématiques appliquées n'abordent que rarement le domaine de l'épidémiologie et même plus généralement des sciences du vivant, ou alors très partiellement. En France, des cursus spécialisés en mathématiques et/ou statistiques pour la biologie ont commencé à être proposés dans un nombre croissant d'universités, après une relativement longue période où cette spécialité était peu représentée. Dans les pays francophones du Maghreb et d'Afrique subsaharienne en revanche, il n'existe que peu de formations en mathématiques appliquées orientées vers des problématiques du vivant, et moins encore vers l'épidémiologie. Les étudiants ont ainsi des difficultés à se représenter comment leur formation pourrait leur permettre de résoudre des questions motivées par des problématiques biologiques.

C'est pourquoi Khadija Niri (Faculté des Sciences Aïn Chock, Université Hassan II, Casablanca, Maroc), Suzanne Touzeau (Département MIA, INRA, France) et Abderrahman Iggidr (INRIA, Metz, France) ont monté cette école de recherche. La première édition, EpiCasa07 organisée en novembre 2007, a rencontré un franc succès, avec plus de 40 participant.es. Cela a incité les organisateur.ices à renouveler l'expérience en avril 2010 avec EpiCasa09, puis en 2012 avec une école de recherche CIMPA, EpiCasa12.

Objectifs et impact attendu

L'objectif de cette formation est de donner des notions de base en épidémiologie et modélisation à des étudiant.es, voire des chercheur.es, en mathématiques et statistiques, afin de leur permettre d'appliquer leurs connaissances à la résolution de problèmes pratiques. Elle aborde les principaux concepts, modèles et méthodes utilisés en épidémiologie. Le contenu général est présenté dans le programme et décliné plus en détails pour chaque école : EpiCasa07, EpiCasa09 et EpiCasa12.

Les personnes ayant suivi cette école devraient être capables de comprendre des articles scientifiques décrivant la mise en place d'essais ou d'études pour la collecte de données en épidémiologie ou concernant les mathématiques appliquées à l'épidémiologie, de réaliser des analyses classiques de données, de modéliser un problème épidémiologique simple, de s'impliquer dans un projet de recherche en épidémiologie avec des biologistes.

Cette école veut apporter un plus aux futur.es jeunes diplômé.es, pour leur faciliter l'accès à l'emploi dans des instituts privés ou de service public concernés par la propagation des maladies infectieuses humaines, animales ou végétales. D'une manière plus générale et à plus long terme, cette formation se propose de contribuer, par l'élargissement du cercle de scientifiques compétent.es en épidémiologie et en modélisation des problèmes infectieux, à la consolidation de ce domaine en Afrique francophone.

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